MICHEL
MATHONNAT peintre, dessinateur,
graveur et sculpteur.
Né à Moulins en 1944, il
commence à peindre à 16 ans, puis entre à l’école des Beaux Arts de Moulins à 18 ans.
En1967, il travaille aux ateliers Rigal
à Paris et à Cadaquès, dessinant et gravant de plus en plus.
Il découvre la gravure en couleur et
l’aquatinte, procédé qu’il
affectionne particulièrement.
A partir de 1971, il entreprend la
gravure à la manière noire, ce
qui permet, par un long et
minutieux travail de jouer avec l’ombre
et la lumière.
Voulant pousser plus loin sa technique
il fera fabriquer selon ses plans des berceaux et des peignes adaptés à sa
façon très personnelle de graver.
Son premier livre « Bonheur
du jour », poèmes inédits de
Jean Cassou, frontispice de Salvador
Dali, édité en 1969 par
l’association de Bibliophiles « Les Impénitents », est présenté à la
librairie Nicaise.
En 1971 l’éditeur américain Alex
Rosenberg lui propose un thème : « Black is beautiful », il
gravera neuf planches qui seront réunies en un album, accompagnées du poème de Léopold Sédar
Senghor « Femme noire ».
Son œuvre gravé compte plus de 300
gravures, quelques lithographies de nombreux livres illustrés, savant mélange
de différentes
techniques: aquatinte, burin, eau forte,
manière de crayon, manière noire…
Parallèlement à son travail de gravure,
il peint, dessine et à partir de 1975, il modèle de petites sculptures en cire
qu’il fait
fondre en bronze à la cire perdue, et travaille en Italie à la fonderie Venturi
arte à Bologne.
En 1984, il s’intéresse à la technique
dite en manière de crayon et réalise des gravures ayant le rendu saisissant de
ses dessins.
Une constante dans son œuvre, la
précision de son travail, le classicisme de son graphisme, où rien n’est laissé
au hasard,
à la facilité.
En 2009 il présente à Jean Pierre
Bigeault cinq gravures en maniere de crayon, celui-ci écrira cinq textes qui
deviendront « Femmes
de Papier ».
JEAN PIERRE BIGEAULT, poète et essayiste
Né en 1930 en Normandie, Jean-Pierre Bigeault reste marqué par sa double origine : le bocage et la mer. Ses premiers ouvrages de poésie en témoignent : « Des forêts d’eau » (1966), illustré par Jean Peschard, « Avec les mains la mer » (1967), illustré par René Genis.
Devenu parisien par ses études de lettres et de psychologie, Jean-Pierre Bigeault se rapproche en effet de son ami d’enfance Jean Peschard (Prix de Rome de gravure) et de René Genis, peintre de l’Ecole de Paris. Les livres qu’il signe avec eux l’amènent à fréquenter l’atelier Rigal, J.J.J. Rigal lui-même, Mario Avati, Michel Mathonnat, Gérard Gweznneg, artistes qui collaborent aux Impténitents, association de bibliophilie dont il devient président en 1984.
Cependant, après avoir enseigné les lettres classiques dans un lycée privé, Jean-Pierre Bigeault crée en 1966 l’Institut psychopédagogique « Les Mathurins » qui fera date dans l’histoire de l’éducation spécialisée. La référence à la psychanalyse que va pratiquer Jean-Pierre Bigeault en clinicien donne lieu à deux importants essais : « Une école pour Œdipe « (1975), et » L’illusion psychanalytique en éducation » (1978), écrits en collaboration avec Gilbert Terrier également psychanalyste et pédagogue.
Le retentissement de ces ouvrages conduit J.-P. Bigeault à l’Université Paris X Nanterre où il enseigne les Sciences de l’éducation. En 1988, il prend la direction du CEREP (Centre de réadaptation psychothérapique) qui regroupe quatre institutions médico-psycho-pédagogiques.
Ces entreprises ne font pourtant pas taire le poète.
Après » Ulysse et la verte Queen » (1969), le silence apparent nourrit une recherche qui reprend avec « Eglantine » (1995), et se poursuit jusqu’au « Cheval de Troie » n’aura pas lieu (2009) en passant par « La Source » (1998), « Petit bestiaire avec passage d’homme » (2007), « D’uruffe à la Hague » (2008). Mais, dans le même temps, le psychanalyste met à profit son expérience pour approfondir sa réflexion sur l’éducation. « Violence et savoir » paraît en 1996. Cependant, le lien qui relie cette ligne de pensée avec la démarche poétique elle-même trouve l’occasion de s’expliciter dans deux ouvrages : « Le double crime de l’abbé Desnoyer »s, curé d’Uruffe (2008), et « Une poétique pour l’éducation » (2010).
Aujourd’hui empruntant la voie que lui ouvre Michel Mathonnat avec ses « Femmes de papier », la poésie revient à sa matière originelle, la chair de ses mots.
Jean-Pierre Bigeault poursuit une œuvre dont la cohérence est celle d’une vie tournée vers la construction de l’homme, y compris par le
langage et son jeu dans les coulisses de la conscience.
Copyright : Michel Mathonnat pour les gravures, Jean Pierre Bigeault pour les textes.
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